Les Vaudois, francophones de là-bas

L’image des Vaudois

 

Une hérésie exemplaire

 

Les Vaudois ont longtemps été connus exclusivement par des textes polémiques ou des compte rendus des procès intentés par les inquisiteurs ou le pouvoir civil. L’image qui se dégage de ces textes est celle d’une hérésie Hérésie, hérétique :
mouvement de dissidence religieuse professant des opinions minoritaires.


 poussée à l’extrême.

Dans la langue franco-provençale, le terme vaudes désigne toute personne s’adonnant à la sorcellerie. Vaudois et vaudoises apparaissent donc à la fin du Moyen Age comme des synonymes de sorciers et sorcières. C’est de ce titre que sera affublée Jeanne d’Arc lors de son procès en 1430.

Les procès pour vauderie frappent plusieurs régions de France au XVe siècle, notamment la Flandre, l’Artois et la Picardie. Les persécutions qui ont frappé Arras entre 1459 et 1461 sont restées célèbres à travers les chroniques du magistrat Jacques du Clercq Clercq, Jacques du (1424-1467) :
conseiller du duc de Bourgogne et chroniqueur arrageois.


 ; trente après, la mémoire des victimes fut réhabilitée.

Jusqu’au XVIIe siècle, les Vaudois des Vallées gardent cette réputation de sorcellerie ; celle-ci tient tant à la diabolisation de ceux qui sont jugés hérétiques qu’à l’enfermement des vallées.

Sabbat des Vaudois

Sabbat des Vaudois
BNF, Ms 961, f. 1 (cliché BNF)

 

Sabbat des Vaudois (détail) Vaudoises chevauchant un balai (détail) Carte de l’expansion des mouvements vaudois au Moyen Age (détail) Les articles des Vaudois ou Turlupins de Lille (texte)


Personnage arborant un buisson ardent (détail d'une page de titre)
Carte des vallées vaudoises, fin du 17ème siècle (détail)


Les articles des Turlupins de Lille



« Le premier estoit, qu’ils disoient que Christ estoit plus veritablement au chiel que au sacrement de l’autel.
Le second, qu’ils disoient que l’eauwe benite estoit de nulle valeur, et qu’elle ne pooit estre benite.
Le trierch, qu’il n’est nul prestre, et sy n’est pas de sacrements,
Le quart, qu’il n’est pas de nappe en l’Eglise de Rome.
Le Ve, que la vierge Marie, mère de Dieu, n’est point advocate des pescheurs, et que en elle ne es saincts ne doibt estre mise nulle esperance.
Le VI e, que le signe de la croix est nulle valeur.
Le VII e, que le peschié d’adultère est plus grand que hérésie.
Le VIII e, que on ne peut bien dire : Je crois en Dieu, mais non au St. Esprit.
Le IX e, que on ne doibt point de confesser aux prestres.
Le X e, que ce n’est point peschié que de mangier chaire en caresme.
Le XI e, que Jesus Christ ne institua pas de jeusnes.
Le XII e, que Jesus Christ ne fust au sepulcre que deux jours.
Le XIII e que prestre estant en peschié mortel ne peut consacrer le corps de Jésus Christ.
Le XIV e, et dernier article, que Jesus Christ estant au chiel, ne peut estre tout ensemble au chiel et au sacrement de l’autel»


Chronique de Jacques du Clercq, in P. Fredericq, Corpus documentorum Inquisitionis haereticae pravitatis neerlandicae, t. I, p.410.

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